Nous sommes allés visiter cette résidence d’artistes dédiée au Street Art qui se situe à Lurcy-Lévis, dans le département de l’Allier (03). Il s’agit d’un ancien site de formation France Télécom. Fermé depuis 1993, ce complexe n’était plus utilisé et tombait à l’abandon.

En 2015, Gilles et Sylvie Iniesta rachètent ce site avec l’idée d’en faire un lieu artistique dédié à l’art urbain et aux graffitis. Le but étant de mettre cet endroit à disposition d’artistes qui pourraient laisser libre court à leur imagination. Ce concept est complètement novateur et unique au monde puisque le Street art est par définition un art de rue, éphémère et souvent illégal, dont il n’existe pas de lieu d’exposition.

« Street Art City », qui a officiellement ouvert ses portes au public en avril 2017, est composé de 13 bâtiments occupant plus de 7000 m² sur 10 hectares de terrain. On y trouve un bunker servant d’accueil et de galerie d’exposition, une ancienne gare, un restaurant, un lieu de résidence pour les artistes et un immeuble appelé « L’Hôtel 128 ».

Le concept est simple : les artistes du monde entier envoient un dossier de candidature. Ils sont sélectionnés de façon anonyme, uniquement sur la base de leurs œuvres. S’ils sont acceptés, ils sont nourris, logés et blanchis le temps de réaliser leur œuvre. Tout le matériel leur est fourni. Ils peuvent donc se consacrer totalement et librement à leur art. Depuis l’ouverture, plus de 700 artistes internationaux ont postulé et environ 90 ont été retenus. De ce fait, il s’agit plus d’un lieu de création que d’exposition. D’ailleurs les œuvres sont amenées à être recouvertes par d’autres au fil du temps. Les propriétaires parlent d’un « chantier artistique en perpétuel métamorphose ».

Les œuvres que nous avons découvertes sont de types différents : tag, graffitis, trompes l’œil, pochoirs, fresques, collages etc.



L’hôtel 128 offre un concept vraiment intéressant ! Il s’agit des chambres où dormaient les personnels de PTT en formation. On trouve 128 « rooms » (pièces) composées d’une chambre, d’une salle de bain et d’un placard, réparties sur 3 étages.

On visite ces chambres avec une lampe frontale, par deux ou trois personnes maximum. Les couloirs sont restés en l’état, ils sont sombres et sans lumière, ce qui permet d’avoir une surprise à chaque fois que l’on ouvre une porte. Les chambres ont été réalisées par des artistes différents, venant du monde entier, qui y ont créé leur univers propre. Chacune porte un numéro, un titre et le nom de l’artiste, le reste est laissé à la libre interprétation du visiteur...

Lors de notre visite, nous avons eu la chance de rencontrer l’artiste OJI et de pouvoir lui poser des questions alors qu'il était en train de finir ce couloir :

Célia et Cisca, 3e

« C’était très original comme sortie ! On s’attendait à visiter un musée banal, mais en fait pas du tout ! J’ai adoré l’ambiance des chambres à découvrir avec les lampes frontales ».

Ulrich, 3e

« J’ai adoré le fait de ne pas savoir ce que l’on allait découvrir dans chaque chambre avant d’en avoir ouvert la porte ! A chaque personnalité d’artiste correspond un univers particulier, aucune des chambres ne se ressemble!»

Joana, 3e